L’amour infini que j’ai pour toi – Paulo Monteiro

« Je fumerai jusqu’à l’aube, cigarette sur cigarette, sachant que jamais tu ne descendras les escaliers pour me retrouver. Je te respirerai sans interruption et sans repos, chaque fois que nous serons ensemble… Je me mordrai les lèvres pour ne pas t’embrasser… Je resterai distant et replié sur moi, quand plus rien n’aura de sens. Dans les moments moins douloureux, je dirai des sottises et tous ensemble , nous rirons… Et personne ne saura l’amour infini que j’ai pour toi. »

C’est un peu par hasard si je me suis retrouvée avec ce roman graphique entre les mains. Il y a des journées comme ça où l’on sait que seul l’achat d’une jolie bande dessinée pourra nous combler, c’était un peu le cas le week-end où j’ai dégoté cet ouvrage-là. C’est en flânant le cœur ailleurs que j’ai été interpellée par L’amour infini que j’ai pour toi. Ceux qui me connaissent savent bien qu’il m’était tout bonnement impossible de reposer un livre au titre aussi évocateur…

L’amour infini que j’ai pour toi est un recueil de nouvelles sous forme de bande dessinée. Paulo Monteiro rend hommage à l’amour, qu’il soit celui qu’il éprouve pour son père, son grand-père, ou l’autre qui unit les amants, celui que l’on sent autobiographique ou l’autre plus fantasmagorique… Insufflant un style différent à chacune de ses dix histoires, l’auteur n’en construit pas moins une oeuvre cohérente, qui touche le lecteur grâce à la simplicité des émotions qu’elle offre.

Mais plus qu’un simple recueil sur les sentiments amoureux, L’amour infini que j’ai pour toi nous propose un autoportrait, celui de son auteur. Paulo Monteiro est le lien entre toutes les histoires, nous offrant avec lyrisme et poésie, beauté et brutalité, une parcelle de son intimité. Il poussera même le vice jusqu’à nous dévoiler quelques pages de son journal de travail, afin que le lecteur saisisse d’autant plus l’homme qu’il est, et l’importance qu’aura pris cet ouvrage dans sa vie.

Comme à chaque fois que je me trouve en proie à de violentes émotions distillées dans des récits aussi courts, je me retrouve confrontée à un léger sentiment de frustration, et l’impression tenace de laisser derrière moi quelque chose d’inachevé. Comme j’aurais aimé prolonger de quelques bulles encore le voyage en compagnie de cet homme-là, qui nous rappelle qu’il faut profiter de nos vies éphémères, et qui a, j’en suis sure, encore tant de choses à nous dire.

16/20 pour le top de Yaneck

Chez Mango