« Je ne sais pas qui a pris l’initiative de prêter un crayon à une fille amoureuse mais il faut que ça dure toujours, je veux dire il faut qu’elle en fasse plein, des histoires. »
C’est avec ces mots que le dessinateur et scénariste Joann Sfar vient clore la préface de Fraise et chocolat. Juste une phrase, une phrase d’une simplicité et d’une spontanéité déconcertantes, une phrase qui évoque avec tendresse le récit érotique que l’on s’apprête à découvrir, une phrase qui nous restera longtemps en tête après que nous ayons tourné la dernière page de cette jolie BD.
Invitée en Asie pour participer à un projet collectif de bande-dessinée franco-japonaise, Chenda en profite pour retrouver Frédéric, un homme un peu plus âgé, avec qui elle entretient une liaison épistolaire enflammée depuis qu’ils se sont croisés à Paris quelques mois plus tôt. Le charmant Frédéric va initier la jeune femme, de vingt ans sa cadette, au bonheur de l’amour et aux plaisirs de la chair.
Dans Fraise et chocolat, Aurélia Aurita nous conte, avec un certain attendrissement non dépourvu d’humour, les premières semaines de passion qu’elle a connu auprès de son amant Frédéric Boilet, à l’autre bout du monde. C’est sans fard qu’elle vient dessiner sur le papier les scènes de sexe les plus explicites, faisant fi de la gêne qu’elle pourrait occasionner et des tabous qu’elle pourrait soulever en nous livrant ainsi les instants les plus intimes de sa vie amoureuse. En choisissant de placer l’amour au centre de son récit, l’auteur nous offre une tranche de vie profondément attachante, véritablement drôle et hautement érotique, transcendée par un dessin minimaliste, mais ô combien efficace.
Fraise et chocolat est mon gros coup de cœur de ce début d’année, et l’auteur, dont je partage pleinement la vision de l’amour, une véritable révélation. Je n’ai qu’une hâte, lire le second volume de ce diptyque tant le premier m’a faite chavirer. Merci à mon amour de Moka pour cette découverte !
Voilà un moment que je veux découvrir cette BD !
Il le faut ! C’est un petit bijou !
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J’ai beaucoup moins aimé le second 😉
Mince alors…
J’ai trouvé le dessin affreux et j’ai eu beaucoup de mal avec l’histoire mais malgré tout je comprends que l’on puisse trouver des qualités à cet album.
Oh ? Je suis curieuse de lire ton avis tiens !
Beaucoup trop voyeur pour moi, le travail d’Aurélia Aurita. Ou plutôt… beaucoup trop égocentrique. Elle n’est pas la première, et pas la seule sur ce créneau, mais je trouve que ça manque totalement de distance, d’un filtre qui chercherait à tirer de situations intimes, des propos plus généralistes.
Ce n’est pas la bd que j’aime. Mais c’est clairement une bd de notre époque….
Oui je comprends ce que tu veux dire. Moi c’est justement cette absence de distance et cette intimité qu’elle nous offre que j’ai réellement apprécié. C’est comme un cadeau qu’Aurélia Aurita nous fait.
Note que j’ai lu le tome 2, pas le tome 1. Mais je pense que c’est une question plus générale. Même dans des bouquins de l’association, je me lasse vraiment de la mise en scène de l’auteur dans sa vie. Je trouve ça souvent prétentieux.
Ah Stéphie n’ai pas fan du tome 2 non plus visiblement. Je ne l’ai pas encore commandé, mais de ce fait je vais attendre un peu…
J’ai très très envie d’essayer ! 😉
Je te le conseille vivement ! 🙂
J’ai trouvé que l’on avait vraiment surestimé cet album… Présenté comme une BD géniale, je l’ai finalement trouvé bien en-dessous de mes attentes. Du coup, je n’ai pas eu envie de rédiger une chronique… Contente qu’elle t’ait plu en tout cas.
Une fois de plus nos avis divergent ! Ça commence à devenir récurrent !
J’ai l’impression d’être une des rares a avoir détesté cette BD que j’ai trouvée d’une grande vulgarité…
Non non, il y a Moka aussi 😉
Moi, j’ai lu avec plaisir les deux albums. J’y ai aimé justement la crudité du propos loin de toute hypocrisie. Et ce petit côté voyeur, je l’avoue m’a fait frissonner !
Ah ça fait plaisir un avis positif 🙂
Malgré des avis limites dans les commentaires, je suis très curieuse de ce titre.
Une jolie découverte chez moi !
Ton billet donne envie… de découvrir cette BD ! 😉
Ah c’est chouette alors 🙂
Pour ma part, j’ai trouvé cette BD charmante et intéressante. Je ne l’ai absolument pas trouvée obscène ou voyeuriste. Des sujets délicats (comme la sxxxxxe) y sont traités avec élégance et pertinence. C’est sympa, et le dessin est joli..
Ah ? La s…..e c’est une sujet délicat ? 🙂
Je suis aussi séduite par le dessin !
Oui, sans être un tabou ou une pratique honteuse, je pense que c’est un sujet délicat (et une pratique délicate). On n’en parle pas toujours facilement (de même pour la pratique). Peut-être que je me trompe… Je vais créer un groupe facebook pour vérifier. 😀
Ah ah ! Je comprends ce que tu veux dire 😉
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