« La solitude, c’est l’indépendance qui présente sa note. »
Le premier janvier 2013, j’ai attaqué l’année de la plus belle façon qui soit. Après le départ de mes amies pour leur Picardie natale, et avant d’aller retrouver mon amour du moment pour un dernier tête-à-tête au champagne et au foie gras, j’ai dépoussiéré mes deux tomes de cette incroyable série, scénarisée par Régis Hautière et dessinée par Renaud Dillies, et j’ai fait la connaissance d’Abélard.
S’il y a des auteurs qui marquent nos vies à jamais, chez moi Renaud Dillies fait incontestablement partie de ceux là. De fait, j’ai rencontré Betty Blues à l’époque où j’avais, moi aussi, une soif impossible à étancher, j’ai goûté à Saveur Coco alors que j’étais, justement, en pleine traversée de mon propre désert… Force est de constater qu’Abélard est lui aussi entré dans ma vie au moment adéquat, apportant la juste dose d’innocence et de naïveté dont mon cynisme m’avait cruellement privée. Par trois fois cette année Renaud Dillies aura mis sur mon chemin les mots que précisément j’avais besoin de lire, et de mon côté il m’aura fallu presque une année pour oser enfin le formuler.
Abélard est un petit poussin qui vit une existence paisible dans le marais qui l’a vu naître, et qu’il n’a jamais quitté. Son quotidien est modeste, essentiellement rythmé par la musique qu’il joue et les parties de pêche qu’il s’octroie, et il en aurait probablement été ainsi pour toujours, si Abélard n’avait pas croisé la route d’Épilie. Il suffit d’un regard, et voilà notre petit poussin sous le charme de la belle. Pour attirer son attention, Abélard est prêt à tout, même à quitter son joli marais, puisque après tout, Épilie est de celles pour qui on voudrait cueillir un bouquet d’étoiles. Son baluchon jeté sur une épaule, son banjo sur l’autre, et coiffé de son chapeau-proverbes, Abélard prend la route des Amériques où, paraît-il, on aurait inventé des machines qui seraient capables de voler dans le ciel. En chemin, il croise Gaston, un ours bourru qui va devenir un temps son compagnon de route… « Cette histoire est une fiction. Mais, entendons nous bien, ce n’est pas parce que tout est faux, que rien n’est vrai. »
Que dire, qui n’a déjà été dit ? Bien évidemment, il me faut mentionner la finesse du scénario et la justesse des dialogues de Régis Hautière, assurément il me faut parler du trait poétique et savoureux de Renaud Dillies, mais malheureusement mes mots ne sauraient rendre justice à la beauté de l’oeuvre que ces deux là ont ensemble créée. Alors que je repense à la naïveté attendrissante d’Abélard, mise en scène avec tant de maturité, et à la cruauté du destin qu’il se prépare à affronter avec son optimisme à toute épreuve, tout ce que je peux faire c’est vous dire à quel point ce récit initiatique m’a bouleversée, et qu’aujourd’hui encore, je ne m’en suis pas tout à fait remise.
À la fois plein de candeur et d’intelligence, d’innocence et de cruauté, d’espoir et de noirceur, de larmes et d’éclats de rire, s’il existe un livre à mettre entre toutes les mains, un livre capable de rendre le monde meilleur, et sans exagération aucune, Abélard est définitivement celui là.
Les avis tout aussi enthousiastes de Choco, Fleur, Jérôme, Mo’, Moka, Noukette, Stéphie et Yaneck.
20/20 pour le top de Yaneck
C’est très bien écrit. Et ça donne fortement envie. Tu m’as – ENFIN – convaincu.
Merci ! Il était temps 🙂
A mettre entre toutes les mains, c’est exactement ça !
Nous sommes d’accord 🙂
Il va quand même falloir que je finisse par y jeter un oeil !
C’est indéniable !
Pour moi c’était le plus gros coup de cœur de l’année 2012, aucune BD n’a su autant faire battre mon cœur depuis. Je suis bien contente qu’elle ait ce succès sur la blogosphère !
Il en va de même pour moi ! C’est mon gros coup de cœur de cette année 🙂
Moi qui d’habitude ne suis pas très BD je me laisserai bien tenter pour une fois…
C’est un indispensable !
Une BD incroyable… C’est sûr, elle fera partie de mon bilan annuel!
Elle fait assurément partie du mien aussi 😉
Le petit Abélard continue sa conquête. Lecteur après lecteur, on craque 😀
Merci pour le lien 😉 Et bon bout d’An à toi 😉
Un an que je l’ai découvert… J’ai envie de le relire tous les jours…
Je crois que j’ai bien envie de commencer 2014 avec ce petit poussin 🙂
Ah oui ! Il le faut 🙂
Il va vraiment falloir que je le lise très vite… Moka va finir par me taper sinon 😉
Et moi avec 😉
Un très gros coup de cœur pour moi aussi ! Dilliès est vraiment épatant !
C’est un homme que j’ai infiniment !
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