« La raison de nos insomnies ? Depuis la disparition des dodos, je ne sais plus quoi en penser… »
Chose promise, chose due, voici venue la chronique BD que j’annonçais lundi dans le petit billet relatant ma rencontre coup de cœur avec Renaud Dillies. C’est immédiatement en rentrant d’Amiens, avec la tête encore un peu dans les nuages bulles et une impatience non dissimulée, que j’ai dévoré Saveur Coco, la dernière bande dessinée illustrée et scénarisée par le papa d’Abélard.
Jiři et Pôlka ont soif, très soif. Voilà des mois qu’aucune goutte d’eau n’est tombée dans le désert hostile où résident cette cigogne et ce petit fennec. Un matin, n’y tenant plus, nos deux comparses vont prendre la route et partir à la recherche d’une source ou d’un estaminet où ils pourront se rincer le gosier. Si le chemin est ardu, il n’en est pas moins parsemé de rencontres inattendues…
Après Abélard et Betty Blues, c’est dans un registre totalement différent que je retrouve mon héros Renaud Dillies cette fois-ci. Certes, il nous offre une fois de plus un duo de personnages hauts en couleurs et profondément attachant, mais contrairement aux deux autres œuvres citées ci-dessus, ce n’est pas l’émotion qui sera l’attrait principal de Saveur Coco. Non, ici l’intérêt est ailleurs, dans le travail sur l’absurde effectué par l’auteur par exemple, ou encore dans les jeux de mots si bien pensés qui m’auront faite sourire d’un bout à l’autre de la BD. Il y a une finesse et une subtilité dans les dialogues et apartés qui me rappellent dans une moindre mesure cette pièce de Samuel Beckett que j’adore, En attendant Godot. Et d’ailleurs c’est bien d’attente dont il sera question ici puisque inexorablement le temps s’écoule, sans que l’eau s’aboule. Un peu comme Godot finalement…
Esthétiquement c’est superbe, comme d’habitude. Oui, les personnages sont typiques de l’oeuvre de Dillies, mais c’est le décor dans lequel ils évoluent qui est surprenant. Perdus dans ces enluminures mexicaines, on ne sait jamais si nos petits héros sont ancrés dans la réalité, ou s’ils naviguent en plein mirage. Les situations s’enchaînent, toutes plus ubuesques les unes que les autres, mais toujours oniriques et poétiques. C’est un régal pour les yeux, et ce à chaque cartouche. Et de ce désert aride, il nous paraît bien loin le marais de notre petit poussin. Mais l’une des forces de Renaud Dillies c’est de savoir se renouveler, innover et nous dépayser. Une fois de plus, c’est un pari réussi.
Je n’ai pas encore rédigé mon article de présentation, mais Saveur Coco de Renaud Dillies me permet d’inaugurer ma participation au Challenge 1% Rentrée Littéraire 2013 chez Hérisson.
1/6
17/20 pour le top de Yaneck
Chez Mango
Et voilà une autre amoureuse ! il va falloir que je jette un coup d’oeil. J’avais aimé les couleurs des vignettes que Noukette avait montrées.
Je ne suis peut-être pas objective quand il s’agit de Renaud Dillies… Mais quand même, il faut découvrir Saveur Coco ! 🙂
Bon bon bon 😀 Acheté hier… 😉
Ah ah ! J’ai hâte de lire ton billet 🙂
Ah, j’ai adoré ! Très différent de sa production habituelle mais toujours aussi délicieux.
C’est tout à fait ça 🙂
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Renaud Dilliès ❤ Je te rejoins complètement, c'est un héros 😉
Et Saveur Coco, quel pur moment de bohneur !!
Si j’avais son e-mail, je le bombarderais de déclarations d’amour enflammées concernant son travail. C’est un auteur que j’aime énormément.
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