Aristide broie du noir – Séverine Gauthier & Jérémie Almanza

« Autant de nuits de veille ne l’ont gère épargné.

C’est un petit garçon fragile. On le dit névrosé. »

Après la découverte du fabuleux Cœur de Pierre de Séverine Gauthier et Jérémie Almanza le mois dernier, je ne pouvais décemment pas passer à côté d’Aristide broie du noir, la première collaboration d’un tandem déjà très prometteur.

Tous les soirs c’est la même histoire… Une fois la lumière de sa chambre éteinte, Aristide lutte pour ne pas s’endormir. Il est certes le seul à les voir, mais il sait que s’il ferme les yeux ne serait-ce qu’une seconde, les monstres qui peuplent l’obscurité vont l’emporter et que jamais plus il ne pourra se réveiller. Alors toutes les nuits Aristide veille, armé de lampes de poche, jusqu’au petit matin…

Pour la seconde fois déjà je suis séduite par le travail de Séverine Gauthier et Jérémie Almanza. Ils nous offrent ici, comme dans Cœur de Pierre d’ailleurs, un univers à la fois enchanteur et cauchemardesque rempli de poésie et de tendresse. Bien plus qu’un simple récit sur la peur de l’obscurité, Aristide broie du noir est plus profond qu’il n’y paraît puisqu’au travers d’illustrations oniriques, teintées de couleurs vaporeuses, la scénariste nous conte l’histoire de ce petit garçon névrosé et en proie aux hallucinations qui, sous couvert d’affronter ses peurs, va s’enfoncer profondément dans la démence.

Sans être totalement bouleversante comme avait pu l’être ma lecture de Cœur de Pierre, cette bande dessinée reste néanmoins une bien jolie découverte qui me laisse un sentiment de mélancolie saupoudré d’amertume, parce que si Aristide broie du noir, grâce à lui ce soir c’est un peu mon cas aussi.

17/20 pour le top de Yaneck

Chez Mango

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